J’ai eu la chance de voir LE MANS 66 en avant-première au Mans (logique !), le 6 octobre, un mois et demi avant sa sortie officielle. Mais ça parle de quoi ? Jetons un coup d’œil au synopsis :
Basé sur une histoire vraie, LE MANS 66 suit l’aventure incroyable d’une équipe d’excentriques menés par l’ingénieur automobile visionnaire américain Caroll Shelby (Matt Damon) et son pilote britannique surdoué Ken Miles (Christian Bale). Henry Ford II envoie les deux hommes construire à partir de rien une nouvelle voiture, la GT 40, capable de détrôner Ferrari sur le mythique circuit des 24 heures du Mans en 1966…
Je ne vous le cache pas, je ne suis pas un amateur de bagnoles. Pourtant j’ai aimé ce film, son ambiance et cette histoire d’amitié à 200 km/h !
LE MANS 66, un film sur des outsiders
Pour les fans de courses automobiles, l’édition 1966 des 24 heures du Mans demeure l’une des plus mythiques et pleines de rebondissements !
L’ambition de Ford et la rivalité légendaire avec Ferrari
La légende commence quand Ford cherche à renouveler son image et conquérir une clientèle jeune et dynamique. Sous l’impulsion de Lee Iacocca, joué par Jon Bernthal (connu pour son rôle de Punisher dans Marvel), cette quête débute.
Humilié par l’échec du rachat de Ferrari, Henry Ford II laisse carte blanche à ses équipes. Leur objectif : vaincre Ferrari, 5 fois vainqueurs, lors de la course légendaire et éprouvante des 24 heures du Mans.
Pour réussir ce défi impossible, le PDG recrute le Texan Carroll Shelby (Matt Damon). Ancien vainqueur de l’édition 1959 du Mans, Shelby est devenu un ingénieux constructeur de voitures de course. Avec l’aide du talentueux mais difficile Ken Miles (Christian Bale), ils sont déterminés à réussir envers et contre tout.
Des performances d’acteurs mémorables et un casting de qualité
L’histoire humaine au cœur du film
Ainsi, le réalisateur James Mangold, qui a réalisé Walk the Line ou l’excellent Logan, réussit à nous intéresser avec cette aventure humaine, laissant la course en arrière-plan.
D’ailleurs, pour une fois le titre français, LE MANS 66 est plus approprié que le titre original « Ford v. Ferrari ». Ferrari n’apparaît quasiment qu’en second rôle presque invisible dans ce film.
C’est avant tout l’histoire d’une amitié et le triomphe d’excentriques prêts à tout pour relever des défis impossibles. Notamment quand il font face aux cols blancs méprisables de Ford.
Une immersion réaliste dans la course
Ensuite, loin du déluge de données techniques pouvant endormir le néophyte, LE MANS 66 reste le plus souvent possible près des personnages, jusque dans l’habitacle des voitures pendant les courses. C’est également une parfaite immersion pour ressentir l’intensité et le danger de la course, au côté des pilotes.
L’alchimie entre les acteurs principaux et secondaires
En fin de compte, j’ai aimé découvrir des personnages attachants au-delà des belles voitures.
Matt Damon joue un Carroll Shelby droit, déterminé, passionné et sympathique, même quand il dépasse les bornes. Quant à Christian Bale, il insuffle au personnage de Ken Miles une dose de génie excentrique mélangé avec un caractère de « connard » touchant. J’ai apprécié l’alchimie complémentaire entre ces deux personnalités, cette amitié sincère parfois conflictuelle.
Du côté des personnages secondaires, Caitriona Balfe interprète la femme de Ken Miles, une épouse de caractère et soutien indéfectible de son mari.
Tracy Letts donne vie à un Henry Ford II à la fois charismatique, intimidant et orgueilleux, cherchant à retrouver la dignité de l’héritage de son grand-père.
Alors que Josh Lucas incarne Leo Beebe, le dirigeant de Ford qui mettra des bâtons dans les roues de Shelby et Miles, Lee Iacocca joué parfaitement par Jon Bernthal est le « bon gars » de la société, médiateur entre d’un côté Carroll & Ken, et de l’autre les bureaucrates froids de Ford.
LE MANS 66 : plongez dans les années 60 triomphant
L’un des défis pour la production et James Mangold restait la reproduction fidèle d’une époque disparue, que ce soit pour les voitures ou les costumes, en utilisant le moins d’effets spéciaux numériques. C’est ainsi que pratiquement toutes les séquences du film ont été tournées en décors réels ! LE MANS 66 nous offre une immersion maitrisée et passionnante.
Songez que même le circuit des 24 heures du Mans en 2019 n’a plus rien à voir avec ce qu’il était en 1966 !
En conséquence, cela a obligé le chef décorateur François Audouy à reproduire le circuit sarthois, de la route aux tribunes d’époque, étalé entre la Californie et la campagne de Géorgie.
Malgré tout, les réalisateurs ont tourné une scène au Mans, dans l’historique Cité Plantagenêt du Mans, lorsque Ken Miles se rend à son hôtel.
En plus des décors, des vrais pilotes ont filmé les courses de très près avec leurs voitures !
Ce souci du détail confère un cachet réaliste à l’atmosphère, en créant une forme d’intimité grâce à des gros plans sur les visages couverts de suie et en adoptant le point de vue des personnages.
Au cours des 40 dernières minutes du film, on se sent véritablement transporté en 1966, tant la course est reproduite à la perfection.
Et le fait de rester concentrer au plus près des pilotes et des équipes nous permet de ressentir totalement l’aventure qu’est une course automobile. On pourrait presque sentir l’huile de moteur, ou vivre la course aux côtés de Ken Miles.
Aujourd’hui, l’action au cinéma se veut généralement spectaculaire et renforcée par des effets numériques. J’ai voulu au contraire quelque chose de profondément analogique, de réel et de brut. Je désirais montrer ce qu’il y a de séduisant dans ces bolides, la mécanique, les moteurs, le danger. Ces hommes roulaient à plus de 300 km/h coincés dans une fine coquille d’aluminium autour d’une piste. C’était un vrai miracle qu’ils aient une telle audace, un miracle qu’ils survivent dans de telles conditions. Et je voulais que les spectateurs puissent le ressentir aussi.
James Mangold, réalisateur -– LE MANS 66
Conclusion
J’aime ce film, car LE MANS 66 brille en tant que long métrage. Aussi il parvient à présenter la course automobile comme une expérience profondément humaine. Car il met en avant le pilote, avec ses émotions, doutes, certitudes, génie et amitié, comme les clés pour réaliser l’impossible.
James Mangold nous propose un drame touchant, passionnant et célébrant ces rêveurs capables de surmonter des défis impossibles ! Quant aux têtes d’affiche, Matt Damon et Christian Bale apparaissent dignes de la course aux Oscars !
LE MANS 66 nous offre ainsi du cinéma à l’ancienne comme nous aimons.
Que vous soyez fan de voiture ou totalement novice comme moi, je vous recommande chaleureusement LE MANS 66.
Vous pourrez découvrir le film au cinéma à partir du 13 novembre 2019 en France !
En outre, pour aller plus loin, visitez le Musée des 24 heures du Mans, situé à deux pas du mythique circuit de la Sarthe. Il propose une exposition sur les coulisses du film : l’Exposition LE MANS 66.
Fiche technique
Titre français : LE MANS 66
Titre original : Ford v Ferrari
Distribution : Matt Damon, Christian Bale, Jon Bernthal, Caitriona Balfe, Tracy Letts, Josh Lucas
Scénario : Jez Butterworth & John-Henry Butterworth et Jason Keller
Image : Phedon Papamichael
Décors : François Audouy
Montage : Michael McCusker, Andrew Buckland
Musique : Marco Beltrami & Buck Sanders
Costumes : Daniel Orlandi
Un film produit par James Mangold, Peter Chernin, Jenno Topping
Société de production : 20th Century Fox, Chernin Entertainment
Sortie au cinéma le 13 novembre 2019 en France, 15 novembre 2019 aux États-Unis
LE MANS 66 est disponible sur Disney+
Durée : 2h34
Pour finir, lisez aussi la critique sur le blog Mon Paris Joli.
Laissez un commentaire